Comment êtes vous devenues radfems?

Salut à vous!

J'aimerais bien en savoir plus sur ce qui vous a amenées au féminisme radical, seconde vague...

Moi, c'est à force de ne jamais trouver de réponses satisfaisantes à mes questions. Je n'étais pas à l'aise avec l'idée que les libéraux ont du genre, de la prostitution, de la pornographie. Je trouvais l'analyse très superficielle en fait. Mes questions et mes opinions dérangeaient : c'est quoi être genderfluid? C'est quoi une femme? Etc...

J'ai lu, j'ai regardé des vidéos, j'ai découvert des blogs géniaux ( le blog de Tilly, auntiewanda, etc, les radfems américaines m'ont pas mal éduquées mais j'étais tellement ravie de trouver des françaises aussi ! ). Et autant dire qu'enfin, j'avais des réponses...

Et vous alors?

Ben, c'est ça le truc en fait. " L'analyse" libérale est tellement superficielle que j'ai jamais trouvé des réponses à mes plus grandes questions. Et les libfems abordent à peine les sujets les plus graves et sombres (viol, prostitution, pédophilie, etc.) et ne semblent pas les reconnaître comme de réels enjeux politiques, ce qui a été une expérience plutôt frustrante. J'ai découvert les blogs à tendance radfem plutôt par hasard. Je m'en souviens être tombé sur un billet d' antiporn-activist. Comme je n'étais jamais pro-porn (même quand j'étais plus du côté libéral), je m'y retrouvais enfin dans ce qui était décrit. Et puis voilà, je me suis abonné à ce blog et plein d'autres. Et depuis j'ai appris plein de choses sur le féminisme radical.

J'ai rencontré une amie il y a un an et demi qui menait un projet artistique sur le harcèlement de rue, et qui est une féministe plus ou moins engagée. J'ai décidé de me renseigner sur le sujet en voyant que son travail ne faisait pas l'unanimité, surtout auprès des professeurs (que des hommes, par ailleurs) mais aussi auprès des autres élèves... Son travail mettant en scène des corps nus, ils avaient tendance à partir dans un délire de "Oui mais justement une femme nue ou peu vêtue n'est-elle pas un peu responsable de ces comportements ?" (Je crois que vous pouvez m'entendre grincer des dents rien qu'à écrire cette phrase). C'est après son jury et les inévitables débats durant celui-ci, durant l'été, que je me suis un peu plus intéressée au féminisme, et que je me suis reconnue dans les posts plus radicaux. Cela m'a permis d'ouvrir des pistes de réflexion et surtout, de trouver des arguments contre des comportements que je trouvais déjà inacceptables, sans pouvoir y mettre des mots auparavant.

En ce qui me concerne, j'étais très proche du mouvement trans, ce qui est lié à mon histoire personnelle. J'ai fait de la dysphorie pendant toute mon adolescence sans jamais savoir ce qui clochait chez moi, et les premières réponses sont arrivées de l'activisme trans :/
Et puis un jour, je suis tombée par hasard sur un post d'une radfem qui critiquait la féminité. Et je dois dire ça m'a sauvé, ça a changé le point de vue que j'avais sur mes problèmes.
Comme vous, je suis devenue de plus en plus critique vis à vis du féminisme libéral, je ne comprenais pas l'acharnement contre les "terfs", je trouvais ça immonde qu'on insulte des femmes de cette manière. J'ai ensuite lu Dworkin, Mary Daly, je me suis renseignée sur la seconde vague en général, en particulier sur le mouvement anti-porno et le séparatisme.

Vos expériences sont toutes très intéressantes !
L'acharnement contre les TERF c'est juste de l'anti féminisme primaire. Les insultes adressées aux féministes ne changent jamais : moches, hystériques, mal baisées, grosses... Sauf qu'au lieu de dire sorcières, on dit TERF. Au lieu de dire lesbiennes, on dit TERF. C'est particulièrement pathétique, en effet.

Et surtout cette insulte ne veut plus rien dire, elle est adressée à tout ceux qui ne sont pas d'accord avec les trans activistes et le féminisme libéral, y compris les hommes, les activistes des droits des hommes et autres personnes anti féministes... D'après eux, tout le monde est TERF, ça n'a aucun sens, l'immense majorité des gens ne sont pas des féministes radicaux.. Je trouve les trans activistes quasiment sectaires par moment. Si tu n'adhère pas au discours à 100%, t'es un monstre, tu souhaite la mort à des milliers de personnes, etc. Si tu ose émettre la moindre critique, tu est immédiatement sommé de te taire.
La preuve que leurs théories sont erronées, qu'elles ne reposent sur rien de solide.

Alors personnellement, j'ai ouvert les yeux après avoir eu plusieurs "peak libfem moments" successifs. Notamment: durant la Women's March, nombreux activistes trans se sont insurgés des pancartes qui osaient mentionner les mots "vulve", "vagin", "utérus",... et je me suis quand même rendue compte qu'un truc clochait........
Parfois, quand je n'arrivais pas à expliquer certaines choses (comme... comment définit-on une femme si n'importe qui en dépit de son sexe et même de son apparence peut affirmer en être une ?) je me disais que c'était parce que j'avais encore beaucoup à apprendre et que je n'étais pas encore assez déconstruite...
A peu près au même moment, une féministe (à priori libérale) que je suivais a commencé à parler du féminisme radical; les idées de ce mouvement étaient fondées sur du concret, et à partir de là je n'ai pas mis beaucoup de temps pour me rendre compte de tout ce qui n'allait pas avec le féminisme libéral.
Mais pas facile d'aller voir du côté des "terfs" quand la chambre d'écho qu'est le féminisme libéral rabâche sans cesse qu'elles ont carrément du sang sur les mains....... Maintenant je ne m'en veux de ne pas m'être rendue compte que "terf" c'était leur façon de dire "féministe", voire "lesbienne". Finalement, rien n'a changé; comme l'a dit ChashmereB, avant on était des sorcières, et aujourd'hui, des terfs.

Je l'impression que nous sommes pratiquement toutes d'anciennes libfems qui n'étaient pas satisfaites des réponses que le féminisme libérale nous donnaient ^^'
Personnellement, je n'avais que très peu entendu parler des TERFs et des féministes radicales avant de voir la guerre féministes libérales vs féministes radicales sur le tumblr francophone (certaines libérales ont même créé un nouveau tag pour le contenu francophone parce que upthebaguette avait été créé par Tilly la méchante TERF...). Ce n'était pas très joli à voir...
Lire Le Deuxième Sexe a été une expérience enrichissante (mais pas toujours évidente) qui m'a poussée un peu plus du côté des radfems.
Mais je pense que mon "peak trans/libfem" a été de voir le déchaînement de bêtises proférées par des activistes sur le forum de Madmoizelle, a propos d'un article sur la sexualité lesbienne. Ça a été le déclic, de me rendre compte que toute cette rhétorique  toxique existait aussi en France, et qu'elle allait faire des dégâts. C'est ce qui m'a poussée à créer ce forum, d'ailleurs (l'idée de créer un forum n'était pas de moi, par contre....)

Je crois en effet que nos expériences sont similaires, ce qui me donne pas mal d'espoir pour le féminisme radical. C'est ce qu'on retrouve souvent dans les vidéos et autres témoignages de féministes qui sont devenues radicales.
D'une manière générale, je crois que de plus en plus de libérales découvrent le féminisme radical via l'acharnement envers les "terfs", le refus des activistes trans de prendre en compte les oppressions liées au sexe biologique et puis le fait que ce qu'ils empêchent quiconque de poser des questions. Le fait qu'ils arrivent à faire taire les gens, même des féministes libérales, et qu'aucune discussion ne soit possible prouve bien qu'au fond ça ne tient pas debout.
Comment peut-on se dire féministe et parler de "cerveau de femme" ? Ou demander qu'on arrête de parler des FGM ? Franchement c'est ridicule.
Et puis il y a le "cotton ceiling", qui est juste de l'homophobie et de la lesbophobie :/ Pour un mouvement qui veut se faire passer pour progressiste on a vu mieux.
Malheureusement c'est déjà très implanté en France, c'est impossible aujourd'hui de rejoindre un groupe étudiant LGBT qui ne soit pas anti-féminisme radical et pro-activisme trans... Et dans mon université il n'y a même plus de groupe féministe...

Je crois que c'est ça qui me gène le plus, c'est le fait qu'ils empêchent de poser des questions et annihilent petit à petit l'esprit critique de leurs adeptes. Il est absolument interdit de questionner quoi que ce soit, et si tu le fais quand-même, bah tu te fais lyncher. Les mots en -phobes sont lancés, ils jouent les victimes ( mais tu as du sang sur les mains, vilaine terf ! Ils sont clairement dans la manipulation grossière ), ils inventent de faux faits qui ne tiennent pas la route quand on y regarde de plus près ( comme la statistique absolument fausse qui dit que une personne trans sur 12 est assassinée, je ne sais pas d'où vient ce chiffre, mais il est faux et c'est dommageable pour les personnes trans elles même )... Dans le féminisme radical, je n'ai jamais vu ça. On se pose même beaucoup de questions.
Et puis cet acharnement ahurissant et tout particulier sur les lesbiennes est une preuve supplémentaire de leur misogynie et de leur homophobie. Ils ont vraiment des arguments de violeurs par moment, ça fait peur.

Je pense sincèrement qu'une bonne partie des trans activistes ne sont même pas réellement trans, au sens strict, au sens médical du terme. Beaucoup sont des blancs de classe moyenne, qui ne souffrent même pas de dysphorie ( et le revendique ! Pour eux, être trans c'est une identité cool, point barre, et ils n'hésitent pas au passage à insulter de "scum" les personnes trans qui ne sont pas d'accord avec eux ), qui ont trouvé dans ces théories vaseuses un moyen efficace de jouer les victimes et d'être ouvertement misogynes et homophobes. Ce mouvement est néfaste, pour les femmes, et les LGBT. Les personnes trans et leurs revendications n'avaient vraiment pas besoin d'être ridiculisés par ces personnes là ! Je ne les entends jamais parler de choses concrètes, réelles, pour améliorer la vie des personnnes trans, comme les aider à accéder à l'emploi et aux soins, mais je les entends constamment chouiner et taper du pied parce que les lesbiennes ne veulent pas coucher avec eux et parce que les femmes osent appeler les choses par leur nom! ...

Bref, pendant ce temps, au lieu de se battre pour les droits des femmes et de gagner des combats, bah on parle dans arrêt des femmes trans, on se déchire entre féministes pour savoir si oui ou non elles sont des femmes... C'est épuisant. Et on perd un temps fou. Et ça dure depuis 2010, environ...

Pour moi c'est d'abord le grand débat autour des viols collectifs qui a eu lieu dans les années 2000 (autour du livre de Samira Bellil puis de l'action de NPNS) qui a commencé à éveiller mon intérêt pour le féminisme, intérêt qui s'est renforcé avec l'affaire Strauss-Kahn en 2011. J'ai consacré un de mes mémoires à la fac sur le militantisme en ligne en prenant le féminisme comme exemple, et à ce moment-là j'étais plutôt optimiste. Plusieurs nouveaux mouvements (comme OLF) avaient été créés et je pensais honnêtement qu'on assistait à un réveil. C'est l'année de ce mémoire que j'ai lu pas mal de livres traitant de différents aspects du féminisme, et c'est avec eux que j'ai commencé à former une opinion à peu près cohérente.
Je n'ai jamais vraiment été du côté du féminisme libéral, en revanche, il m'a faite beaucoup douter, notamment en insistant systématiquement sur le choix: choix de la prostitution, choix du porno etc... A la limite ça a été plutôt me rendre service parce que ça m'a faite lire encore plus de chose. Ces deux dernières années ont quasi eu raison de mon optimisme, je dois dire, mais je suis très contente et ça me donne beaucoup d'espoir que de voir qu'un forum comme celui-ci peut se monter! On est peut-être au début de quelque chose et c'est chouette

En ce qui me concerne, c’est en tombant sur le blog de Tilly il y a quelques mois que j’ai découvert le féminisme radical. J’ai lu avec beaucoup de curiosité un échange qu’elle avait avec quelqu’un qui souhaitait qu’on trouve une définition plus inclusive du mot "femme". La conversation était très révélatrice de l’absurdité du raisonnement et ça m’a suffit. Après ça j’ai lu tout son tag "gender critical", j’ai trouvé d’autres blogs et découvert l’acharnement contre les "TERF". Ca a finit de me convaincre même si je trouvais encore l’aspect anti-porno, anti-bdsm et anti-prostitution un peu acharné, mais j’ai depuis eu l’occasion d’y réfléchir, et j’ai aussi changé d’avis sur ces sujets.
Avec le recul, je pense que j’étais quand même déjà plus proche du féminisme radical, mais étant une personne très sensible et empathique, je m’étais un peu laissée avoir, je n’aurais pas songé une seconde à remettre en question le discours des transactivistes, ou celui de ceux qui parlent du sexisme "anti-hommes". A partir du moment où on me disait "c’est tellement difficile pour untel, tu peux pas imaginer ce que ça fait", je me serais jamais permise de creuser.
Il y a aussi des idées que je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre (comment porter des talons aiguilles peut être "empowering" ? ça reste pour moi un mystère…), Je ne savais pas trop quoi faire de ça, maintenant je comprends mieux.
J'ai plutôt bon espoir en voyant que, si d'un côté le féminisme libéral s'enfonce dans un discours de plus en plus dogmatique, plusieurs personnes se tournent finalement vers le féminisme radical après avoir constaté "l'échec" du féminisme libéral. Je pense (j'espère !) que ça va devenir de plus en plus évident

Merci à toutes de partager vos expériences, c'est très intéressant à lire.
Perso je crois que j'ai commencé à me poser des questions il y a environ 3 ans, en voyant sur mon campus une affiche pour la "marche des salopes" organisée dans ma ville. Tout de suite, traduit, ça sonnait tellement horrible et absolument pas en accord avec l'idée que je me faisais du féminisme.
Ensuite je me suis beaucoup interrogée sur la notion de choix, tant mise en avant par le féminisme libéral. Je me demandais, "est-ce que tous les choix sont libres dans une société patriarcale ?" et "est-ce que faire exactement ce que cette société nous dicte, ça peut vraiment être féministe, même si c'est le résultat d'un choix ?", et évidemment, le féminisme libéral auquel j'étais habituée n'apportait pas vraiment de réponses.
Pour finir, je suis tombée sur une "terf list" sur tumblr, et je n'avais jamais lu ce terme avant donc par curiosité je suis allée voir quelques blogs et c'est là que j'ai enfin trouvé des réponses. Je trouve ça assez drôle, car en faisant des listes de "méchantes pas belles terfs surtout bloquez les !" ça leur a fait de la pub et c'est grâce à ça que j'ai découvert le féminisme radical.
Comme ça a été dit plus haut, l'acharnement contre les "terfs" est juste ridicule....

Je rejoins Wolfienne sur son dernier point, je n'avais aucune idée qu'il y avait des débats comme ceux là, et c'est en trouvant le terme terf que je m'y suis intéressée, pour constater que c'était très intéressant.

Je crois qu'au tout début ce qui a commencé à me tarauder, à me faire douter et poser des questions sur le féminisme de masse actuel (que j'identifierai plus tard comme "libéral") c'est la multiplication des identités de genre, et la défense de l'intérêt personnel narcissique plutôt que l'intérêt général (du type "moi ça me plait d'être soumise à mon mari donc à partir du moment que c'est mon choix alors il n'y a aucun problème"). Quant aux identités de genre lorsque les femmes se mettent à s'identifier comme autre chose que femmes pour des raisons absolument grotesques alors cela change beaucoup de choses à leurs façon d'aborder le mouvement: ce constat devenait quotidien.

Je me suis une fois "prise à la tête" sur tumblr avec une jeune actrice assez connue aux états-unis qui soutenais que, puisque qu'elle s'identifiait dorénavant comme "non-binaire" alors elle n'avait plus vraiment la légitimité de parler du féminisme et qu'elle disposait en fait de privilèges que n'ont pas les femmes. Je lui ai dit que la façon dont elle se percevait et appréhendait le monde ne changeait rien à la réalité de l'oppression basée sur le sexe et la façon dont les autres la percevait, en bref, elle avait toute la liberté et légitimité de continuer à parler du féminisme et qu'elle ne bénéficiait absolument pas de privilèges.
Elle m'a répondu en restant bornée sur son idée de départ et, de là, quantité de ses fans m'ont fait preuve de leur existence de manière peu sympathique dans ma messagerie tumblr. A cet instant là je questionnais déjà lourdement depuis quelques mois le féminisme libéral (défense de la pornographie et de la prostitution notamment) mais avec du recul ce fût peut-être l'élément déclic, quelques peak trans et peak libfem plus tard et je basculais définitivement dans le côté obscur de la force ^^

rose_hybride a écrit:

En ce qui me concerne, c’est en tombant sur le blog de Tilly il y a quelques mois que j’ai découvert le féminisme radical. J’ai lu avec beaucoup de curiosité un échange qu’elle avait avec quelqu’un qui souhaitait qu’on trouve une définition plus inclusive du mot "femme". La conversation était très révélatrice de l’absurdité du raisonnement et ça m’a suffit. Après ça j’ai lu tout son tag "gender critical", j’ai trouvé d’autres blogs et découvert l’acharnement contre les "TERF". Ca a finit de me convaincre même si je trouvais encore l’aspect anti-porno, anti-bdsm et anti-prostitution un peu acharné, mais j’ai depuis eu l’occasion d’y réfléchir, et j’ai aussi changé d’avis sur ces sujets.
Avec le recul, je pense que j’étais quand même déjà plus proche du féminisme radical, mais étant une personne très sensible et empathique, je m’étais un peu laissée avoir, je n’aurais pas songé une seconde à remettre en question le discours des transactivistes, ou celui de ceux qui parlent du sexisme "anti-hommes". A partir du moment où on me disait "c’est tellement difficile pour untel, tu peux pas imaginer ce que ça fait", je me serais jamais permise de creuser.
Il y a aussi des idées que je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre (comment porter des talons aiguilles peut être "empowering" ? ça reste pour moi un mystère…), Je ne savais pas trop quoi faire de ça, maintenant je comprends mieux.
J'ai plutôt bon espoir en voyant que, si d'un côté le féminisme libéral s'enfonce dans un discours de plus en plus dogmatique, plusieurs personnes se tournent finalement vers le féminisme radical après avoir constaté "l'échec" du féminisme libéral. Je pense (j'espère !) que ça va devenir de plus en plus évident

Je suis contente que mes prises de becs aient servi à quelque chose C'est vrai que j'ai eu des échanges pas piqués des hannetons!

Tilly fait passer les féministes libérales du côté obscur de la Force du côté radical

Je pense que l'un des plus gros problèmes de notre époque, c'est le manque d'esprit critique. Mon professeur de civilisation espagnole le déplorait quand on travaillait sur la Guerre Civile espagnole, il disait que l'on nous a trop appris à penser que la guerre, c'était d'un côté les méchants fascistes et de l'autre les gentils républicains, alors que l'histoire est beaucoup plus compliquée que ça !
Sur tumblr, on le voit très bien, il y a d'un côté les gentils libéraux "progressistes" et de l'autre les méchants réacs/conservateurs/TERFs/SWERFs/truscum/masculinistes/communistes... Il n'y a aucune nuance dans le débat !

Bon après c'est vrai que les "truscum" ( quel terme insultant ! ) disent aussi beaucoup de conneries! Ils croient à 100% à la théorie du sexe dans le cerveau... J'en ai suivi plusieurs quand j'avais encore tumblr, et vraiment, ils sont tous convaincus par l'idée que le genre est naturel, et pas du tout une construction sociale. Pour le coup, ils sont essentialistes... car ils croient que les femmes trans ont un cerveau "féminin" et les homme trans un cerveau "masculin". Sauf que c'est totalement faux, la science l'a démontré, le cerveau n'a pas de sexe...

On dirait une farce. J'ai un membre de la famille qui a tenté de convertir mon copain à l'idée que les filles aimaient le rose et la danse dès leur naissance, et que les garçons aimaient le bleu et la bagarre, que c'était totalement inné et indétrônable. Un peu comme l'idée que quelque chose dans la génétique prédisposerai l'un ou l'autre à aimer telle ou telle chose en fonction de son sexe. On dirait pas qu'il y en a en vrai, ça fait très bizarre d'en croiser...
(hésitez pas à me dire si je suis à côté de la plaque ^^")

Non, tu n'est absolument pas à côté de la plaque ^^ Le genre n'a évidemment rien de naturel et d'inné... C'est carrément misogyne de prétendre que les femmes aiment "naturellement" le rose, le maquillage, être douces et soumises, non, notre cerveau n'est pas rose bonbon à fleurs, merci bien... C'est à cause de ce genre d'affirmations que le patriarcat est né et qu'il continue à notre époque ! Certes, les hommes et les femmes ont des différences, pas le même taux d'hormones notamment, bien sur pas les mêmes organes génitaux, structure osseuse et musculaire différente, etc, mais cela ne signifie pas que les femmes sont des poupées folles de rose et de paillettes et les hommes des brutes épaisses dingues de foot et de bagnole...

Je vais encore avoir l'air d'une folle, mais la dernière fois que j'ai du expliquer ça à l'un de mes cousins, en ayant marre qu'il me sorte des énormités sur le rose justement, j'avais mon chat sur les genoux et je l'ai pris en exemple. Chez les chats aussi il y a des différences biologiques. Mais personne au monde n'ira jamais prétendre que mon chat, parce que c'est une femelle, a un cerveau qui fonctionne différemment de celui de mon autre chat, un mâle. Elle n'en a rien à faire que son jouet soit rose, bleu ou rouge à pois verts, et personne n'ira jamais la critiquer parce qu'elle est plus grande et qu'elle a un caractère différent et plus affirmé que celui de son frère.